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  • Photo du rédacteurAnnie Vidal

Axe 2 du rapport Grand Âge & autonomie

Dernière mise à jour : 30 août 2019

L’autonomie de la personne âgée au cœur de la stratégie


Garantir le maintien de l’autonomie de la personne âgée, c’est préserver son libre choix à chaque étape de son parcours, et chercher à retarder le moment de sa perte d’autonomie.



Garantir le libre choix de la personne âgée en construisant une nouvelle offre d’accompagnement et de soin recentrée sur le domicile


Il s’agira d’éviter au maximum d’éviter les ruptures du parcours de vie, car elles sont délétères, et de répondre graduellement aux évolutions de l’autonomie de chacun.

Aujourd’hui, le secteur des services d’accompagnement et d’aide à domicile est fragile. La structuration de cette nouvelle devra en assurer la viabilité et l’attractivité pour les professionnels tout en garantissant la qualité de l’accompagnement et des soins à domicile. La viabilité des SAAD nécessite une réforme de leurs financements qui, plus homogènes, prendront aussi en compte des temps de formation, de coordination et de prévention. La même logique s’appliquera au financement des SSIAD, pour prendre en compte les besoins des personnes accompagnées. Enfin, c’est l’accueil familial qui gagnera en attractivité grâce à un cadre juridique consolidé.


Certaines personnes ne souhaiteront pas ou ne peuvent pas rester à leur domicile et l’EHPAD recentré sur un public plus vulnérable, ne sera pas la réponse, il sera alors nécessaire de développer des modes d’habitats intermédiaires pour les personnes âgées plus autonomes. Dès lors, les résidences autonomies sont appelées à se développer et à s’adapter pour gagner en attractivité. A titre d’exemple la facilitation de leur financement par des prêts locatifs à usage social, ou encore la simplification de leur procédure d’ouverture les rendront accessibles à un plus grand nombre de personnes. Par ailleurs, un objectif de construction de logement sociaux à destination des personnes âgées sera fixé et ainsi l’habitat inclusif sera développé. Les résidences services seront, quant à elles, référencées sur le portail de la CNSA.


Pour que la personne âgée fasse le choix qui lui convienne le mieux, elle doit pouvoir disposer de services et de structures en proximité de son lieu de vie, faute de quoi le choix qu’elle effectuera sera contraint par des besoins impossibles à couvrir. Le décloisonnement des structures, domicile, établissements avec les mêmes acteurs qui interviennent après des personnes permettra immanquablement de meilleurs prises en charge et accompagnement, évitant ainsi bon nombre d’incidents ou d’accidents à l’origine d’hospitalisations qui le plus souvent fragilisent la personne. Cette alliance professionnelle constituera une véritable ressource pour laquelle l’établissement, l’EHPAD, deviendra un support essentiel et un pôle d’expertise incontournable. Potentiellement ces hospitalisations non pertinentes évitées, sont source de moindres dépenses et par voie de conséquences d’une plus grande efficience de l’ensemble du dispositif.


Pour faire un choix conscient et éclairé, la personne doit pouvoir choisir entre plusieurs prestations de qualité. Piloter par la qualité, c’est s’assurer que les établissements d’hébergement et les services à domicile s’inscrive résolument dans une démarche d’amélioration continue et partagée de la qualité. La qualité de la prestation globale est le fruit de plusieurs facteurs qui interagissent entre eux et qui permettent de répondre aux plus près des attentes de la personnes que ce soit la qualité des soins, de l’accompagnement, la présence auprès de la personne âgée de professionnels, de proches et de bénévoles, le cadre et le mode de vie préservant le « chez-soi », l’intégration dans la cité, l’ouverture sur l’extérieur, l’absence d’isolement mais aussi la qualité architectural et les conditions de travail des professionnels. Garantir la qualité nécessite un engagement collectif, un mangement adapté, et des évaluations pour valoriser les bonnes pratiques. Evaluations qui devront être publiées et accessibles. Un des facteurs prépondérants de la qualité en EHPAD, repose sur « le bâti » et la rénovation du parc des EHPAD, notamment du parc public, est un axe d’amélioration qui devra être pris en compte. La création d’un « fonds qualité » géré par les ARS, le financement de la démarche de labellisation des services et EHPAD, de nouveaux référentiels, ou encore la transparence sur les services rendus dans les établissements viendront en appui à ce pilotage par la qualité.


Pour que chaque personne puisse faire le même type de choix, il faudra rééquilibrer l’offre de soins et d’accompagnement sur le territoire, selon les besoins identifiés et opérer une péréquation renforcée entre les territoires.


La perspective de l’EHPAD ne doit plus effrayer. Aujourd’hui l’entrée en EHPAD est souvent la seule solution et est mal vécue tant par la personne âgée que par ses proches qui ressentent souvent un sentiment de culpabilité. Les mesures en faveur de l’évaluation, de l’objectivation de la qualité des prestations et de la transparence citée précédemment permettront entre autres, de restaurer la confiance des usagers dans les EHPAD et de changer le regard sur les structures pour personnes âgées qui pourraient par ailleurs porter un autre nom. Une ouverture sur l’extérieur r, à travers par exemple une journée nationale portes ouvertes. Un concours régional pourrait aussi valoriser les bonnes pratiques, comme les initiatives innovantes d’amélioration de la qualité de service.


Pour qu’elle se sente chez elle partout, il faut mettre la personne âgée au cœur de l’accompagnement et partir de ses attentes, dans une logique de « chez soi ». Pour cela, la personne doit rester maitre de son temps et de son espace personnel. Ses décisions et celles de ses proches doivent être respectées, même si elles appellent à prendre des risques. Cette culture de la liberté permet en effet aussi bien l’autonomie des personnes que celle des professionnels.


Prévenir la perte d’autonomie pour augmenter l’espérance de vie sans incapacité


Si les français ont une espérance de vie élevée, leur vieillissement n’intervient pas dans de bonnes conditions. Nous devons alors matérialiser une forte ambition en matière de prévention de la perte d’autonomie en fixant un objectif ambitieux d’augmentation de l’espérance de vie sans incapacité, qui sera suivi régulièrement.


La politique de prévention doit être fondée sur une approche en termes de capacité de la personne, les capacités fonctionnelles réelles mais aussi celles qu’avec notre aide et notre bienveillance il pourrait ou voudrait bien mobiliser. Celles-ci si situent autour de sa mobilité, de ses capacités cognitives, sensorielles, de son état psychosocial et de sa vitalité et cela, dès le stade de la fragilité, lorsque la situation est réversible. Il s’agit dans ce cadre de faire en sorte que la personne, au plus profond de son inconscient, fasse un choix positif. Cela constitue un réel défi, tant pour les professionnels que pour ses proches, c’est là tout l’enjeu du principe des capabilités.


Visant les populations à risque, une nouvelle offre de prévention relayée pour sensibiliser le grand public sera créée pour réaliser un diagnostic individuel de prévention par des professionnels de santé. Les professionnels de l’aide à domicile aideront aussi à sensibiliser et repérer les fragilités.


Considérant qu’ils interviennent au quotidien, il est nécessaire de former massivement les intervenants professionnels auprès des personnes âgées aux réflexes de prévention de la perte d’autonomie. Tous ces acteurs doivent participer au repérage des fragilités. Cette formation sera inscrite au cursus des professionnels, qui pourront, par la formation continue, continuer de se former tout au long de leur carrière.


En complément de ces acteurs, les structures ont aussi un rôle prépondérant dans la détection des fragilités. Il est donc essentiel de diffuser les démarches de prévention dans l’ensemble des structures de prise en charge de la personne âgée. Elles devront évaluer les besoins de la personne, grâce à un appui financier de la Conférences des financeurs. Chaque structure (hôpital, résidences autotomies, domicile) doit comprendre son rôle et ses enjeux propres pour maintenir l’autonomie de la personne âgée et diffuser des messages de prévention.


Enfin, si la Conférence des financeurs de la prévention de la perte d’autonomie joue partiellement ce rôle, il est nécessaire de renforcer le pilotage et l’évaluation de la politique de prévention de la perte d’autonomie. Les interventions restent trop cloisonnées et manquent de cohérences. Elles doivent être renforcées, et mieux documentées grâce à un centre de preuve de la prévention de la perte d’autonomie. L’échange d’informations entre acteurs peut permettre de mieux cibler les publics fragiles.


C’est en ayant la possibilité de faire un choix entre plusieurs offres de qualité et les capacités pour le faire que l’autonomie de la personne âgée sera préservée et que la durée de vie sans incapacité sera augmentée.

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